Michel PORTAL / Steven KENT/ Mino CINELU : BURUNDI
Publié : dim. 24 avr. 2005, 22:35
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Burundi est un disque surprenant, très spécial et extrêmement envoutant. On cherche des repères, des influences, des sources d'inspirations, mais on ne trouve que des sensations, nouvelles pour la plupart. Un véritable climat est créé dans ce disque, mêlant transe et improvisation, jazz et world, afrique, océanie, europe... Une des clés de la réussite de cet excellent disque : la formation :
Michel PORTAL : sax soprano, clarinette basse
Steven KENT : didgeridoo, percus, cello
Mino CINELU : percus, vocals
Tout le monde aura remarqué la présence d'un didgeridoo : pour ceux qui ne savent pas ce qu'est un didgeriddo, c'est le plus vieil instrument du monde, généralement fait d'un petit tronc d'eucalyptus (1m30 à 2m environ) creusé par les termites et d'une embouchure en cire d'abeille. Le son de cet instrument aborrigène est produit par une façon particulière de souffler dedans, en continu (réspiration circulaire), en poussant des cris... Pour en savoir plus, allez là, et écoutez l'extrait real audio.
On ne voit que très rarement des didjeridoos dans le jazz (c'est la première fois que j'entends un tel mélange), et le résultat est surprenant.
Je ne vous cache pas que ce disque ne serait pas aussi bon sans le didj.
Néanmoins, les trois musiciens sont en plein osmose, et les chorus de Portal, parfois à la limite du free, toujours très inspirés, sont splendides.
Mino Cinelu est tellement à l'écoute des autres musiciens qu'il se fond totalement dans la musique, sa technique lui permettant de faire des choses incroyables dans la plus grande discrétion.
C'est donc un disque hypnotique que je vous présente, dans lequel on rentre sans problèmes, mais duquel il est difficile de sortir !
Si vous aimez le digeridoo, vous ne serez pas déçus, mais j'insiste sur l'extraordinaire cohésion de ces trois musiciens d'exception qui ont su repousser les limites de la musique en mélangeant des morceaux de cultures ramassés aux quatres coins du monde.
Un vrai bonheur ! Depuis que j'ai entendu ce disque, je me suis mis au didjeridoo !
Olivier Masson