Ahaw a écrit :
Mendez s'est dit qu'il s'agissait de "didj en agave" car d'une part ils ont un diamètre bien plus imposant que le dungchen ou autres trompes jouées en "sur-vibration"
Oui, mais :
- le diamètre extérieur de l'instrument n'est pas forcément révélateur du diamètre intérieur de celui-ci, n'est-ce pas ?
- peut-on se fier à des représentations par stylisées pour reconstruire un instrument ou en déduire son organologie ? (problème épineux qui se pose à tous les amateurs de musique médiévale...)
Ahaw a écrit :et d'autre part ils sont soulevés d'un bras tout en marchant en procession, et ce assez facilement apparemment (c'est pour le côté "agave" car ce "bois" est très léger et se trouve à profusion en méso-Amérique
Ce qui me gène avec la théorie de l'agave, c'est que :
- Luiz Mendez prêche pour sa paroisse et n'est pas vraiment neutre dans le débat ;
- travailler l'agave pour en faire un instrument creux, sans un minimum de technologie, ce n'est quand même pas de la tarte... je veux dire, l'artisan est nécessairement obliger de sandwitcher son bout de bois, et sans epoxy ni colle, est-il possible d'avoir un résultat correct, solide et qui ne fuie pas de partout ?
- jusqu'à présent, on n'a jamais réussi à retrouver d'instrument maya en bois. Tous ceux qui nous sont parvenus sont en céramique. Cela ne veut pas nécessairement dire qu'ils n'en avaient pas (les instruments ont pu être détruits, ou le bois pourrir depuis tout le temps)... mais on ne peut pas non plus écarter la possibilité que les mayas aient, pour des raisons culturelles, réalisés uniquement des instruments en terre cuite.
Et les trompes en terre cuite, ça sonne très bien (Marie Picard s'en est fait une spécialité...).
Tu dis que le didj (donc Aborigène) est le seul instrument à jouer sur le bourdon... le seul que l'on connaisse ne veux pas dire le seul et unique.
Bien sûr ! L'absence de preuve n'est pas preuve de l'absence, comme on dit.
Mais ça veut dire que pour une raison X ou Y, spontanément, les peuples qui développent ce type de corne vont plutôt avoir tendance à jouer les harmoniques pour développer des mélodies, plutôt qu'à avoir un travail rythmique sur le bourdon comme c'est le cas des aborigènes.
Ahaw a écrit :(et encore : il y en a en Hongrie et je ne sais plus trop où d'autre)
Je n'en ai jamais entendu parler ! Si tu as des infos, je suis preneur...
Nikolans a écrit :
Non je crois pas, d'ailleurs tu peux voir un lama dans cette vidéo qui l'utilise :
Ce n'est pas parce qu'un lama l'utilise que c'est un instrument ancien. Et pour autant que je sache, les photos de vieux modèles de dungchen que j'ai pu voir montraient tous une petite embouchure de type cuivre...
Ipo a écrit :... le diamètre de l'embouchure n'empêche nullement un jeu sur le bourdon et aucun moine ne s'en prive d'ailleurs.
Mais voyant le type d'embouchure, peut-on encore parler d'un "bourdon" au sens strict ? Ou est-ce qu'il ne s'agit pas d'une "survibration" très grave ? La frontière entre les deux devenant souvent un peu floue pour les longs instruments...
En outre, le bourdon est utilisé comme un simple « note » en plus des diverses survibrations obtenues, non ? Un peu comme pour le cor des alpes (mais bon, la dungchen est nettement moins mélodique...
![Dan.San :happy1:](./images/smilies/75.gif)
).
Ipo a écrit :Après, il faut bien reconnaitre que les tibétains ne connaissent pas le souffle continu
Hmmm, non, puisqu'elle est utilisée pour d'autres instruments tibétains comme le hautbois rgyaling,
qui ne se joue quasiment qu'en respiration circulaire.
Mais oui, dans la mesure où le dung chen est jouée en "vagues" sonores d'une dizaine de secondes, les musiciens ont le temps de respirer et n'ont pas besoin de la RC.